Fatalement, le peintre, comme tout homme, est frappé par l’obsolescence programmée. Il serait toutefois bon de se demander si son œuvre elle-même n’en donne pas des signes.
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Conjuguer profondeur de pensée et hauteur de vue. Il nous faut de bonnes chaussures.
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Art contemporain : avant il y avait des guides, éventuellement, qui nous prenaient par la main et laissaient ouvert.
Maintenant il y a les médiateurs, imposés ou s’imposant, qui nous prennent la tête et nous obligent.
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1er de l’an : ce jour n’a rien de particulier, il ne fait, comme tous les autres jours que succéder à une nuit qui, comme toutes les autres nuits, succède à un jour, etc. Pas de quoi, donc, en faire tout ce vacarme.
Ce jour, il est à la fois aussi banal et extraordinaire que tous les autres jours. On se souviendra de jours plus forts, qui n’auront pas été imposés par le calendrier commun, massif, panurgien. Mais peut-être certains ont-ils besoin de se noyer dans le confetti à date fixe pour se défendre du vertige du temps ?
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Un parti à moitié pris ne vaut pas grand-chose.
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De la spontanéité : on enjoint parfois de lâcher prise à des gens qui ne tiennent rien.
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Dessiner et peindre, histoire de tout mettre à plat
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Et nous vîmes le passé simple disparaître
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« Mettre autant d’argent dans une œuvre d’art pour l’accrocher au mur, je ne comprends pas ! » dit ce monsieur qui vient de dépenser une somme rondelette pour faire ouvrir une grande fenêtre donnant sur son jardin.
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Maintenant qu’il est mort, on peut en parler.
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« Imposteur » n’a pas de féminin. Or, nombre de dames s’occupent en pratiquant et exposant une peinture abstraite, lyrique, pompeuse et au fond très superficielle, non pas déstructurée, mais a-structurée, qui devrait inciter l’Académie Française à se pencher sur ce cas.
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Il est de ces peintres dont, lorsque l’on voit ensemble un certain nombre de leurs œuvres, il est impossible de retenir une toile particulière. Rien de déplaisant, mais rien d’exceptionnel, seule nous reste une idée générale, sans aucune image véritablement fixée. On dirait comme un long bavardage monotone qui serait dit par une voix agréable qu’on n’écouterait plus, une sorte de musique de fond. On n’en aura rien gardé d’autre qu’un vague ennui confortable.
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En vieillissant, de nombreuses randonneuses deviennent physiquement des randonneurs.
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L’Y est une fausse voyelle puisqu’il faut trois consonnes pour la dire
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Un oxymore ? Bien vieillir.
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La figuration libre s’oppose sans doute à la figuration contrainte.
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Il s’est vu tellement radin qu’il a voulu se racheter
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Tous ces silences qu’on ne dit pas
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