aphorisme

Idées courtes #34

Enfin la reconnaissance : deux jeunes japonaises viennent de faire un selfie devant l’une de mes toiles.

 

*

 

Tourner autour de la peau.

 

*

 

Libre, donc seul

 

*

 

Le dessin pour faire connaissance

 

*

 

Il peut peu, le peintre pleutre

 

*

 

Bel oxymore de Lautrec : une blanchisseuse dessinée au fusain

 

*

 

L’oubli : faire le deuil de son deuil

 

*

 

La part de l’ange pauvre

 

*

 

Une journée de travail à l’atelier ne se raconte finalement que par le tableau qui en résulte. Autrement dit par l’échec.

 

*

 

Fric FRAC, ou le hold-up de l’art contemporain

 

*

 

Une idée reçue édictée comme une règle pour obtenir une composition artistique équilibrée : il serait bon de préférer un nombre impair. C’est peut-être la raison pour laquelle les couples ne durent pas.

 

*

 

Que faire pour attirer l’attention des institutions sur mon travail, tellement démarqué que je suis des codes et des enjeux (comme ils disent) de l’art contemporain le plus officiel ? M’immoler devant le Palais de Tokyo ? Mais pour être compris, et sauvé in extremis, il me faudra alors afficher un discours expliquant qu’il s’agit bien d’une performance d’art corporel par laquelle je « viserai à expérimenter et à faire partager une œuvre dans laquelle le corps sera mis en état de déstabilisation cognitive ou expérientielle » (source : Wikipédia) ; sinon, on me laissera crever.

 

*

 

Découvert cette authentique et large inscription à la vitrine d’un magasin funéraire, qui propose très sérieusement ce service : assistance au décès. Ayant quelques ennemis à éliminer, je cherchais justement depuis longtemps un tueur à gage de bonne réputation, avec pignon sur rue.

 

*

 

Ce n’est pas au vieux peintre qu’on apprend à faire la grimace

 

*

 

Devant une œuvre d’art : chacun pour soi

 

*

 

Combien d’artistes hurlent d’un côté contre le consumérisme effréné des fins et débuts d’années occidentales et ne se refusent pas, de l’autre et au même moment, une réclame insistante autour de leur travail en argumentant que l’on pourrait faire un joli cadeau en offrant une de leurs œuvres à ceux qu’on aime. On brade, messieurs-dames, petits formats pas chers, raclures de fond d’atelier pas chères du tout, il sera beau mon tableau sous le sapin, je vous fais un prix spécial-fêtes ! Sans compter les toiles ou tirages ratés, coupé(e)s en morceaux pour en faire de charmantes cartes de vœux abstraites… Tout fait ventre à la lumière des guirlandes et de la surenchère votive.

 

*

Did you like this? Share it!